Quels sont les produits turcs désormais visés par la surtaxe américaine de 10 % ? Entre textile, automobile et agroalimentaire, plusieurs secteurs stratégiques sont concernés. Quelles en seront les répercussions économiques et diplomatiques ? Analyse des impacts et des réactions officielles après l’annonce de Washington.
Taxe américaine : quelles répercussions pour la Turquie ?
Annoncée le 3 avril, la surtaxe de 10 % est entrée en vigueur le 5 avril 2025 à 6 heures (heure de Paris). Cette mesure, décidée par l’administration Trump dans un contexte de “réciprocité commerciale”, concerne une cinquantaine de pays. La Turquie figure parmi ceux soumis au taux le plus bas, mais plusieurs secteurs stratégiques de son économie sont directement impactés.
Quels produits turcs sont impactés ?
Automobile
En 2024, la Turquie a exporté 1,2 milliard de dollars de produits automobiles vers les États-Unis, dont une large part en pièces détachées. Ce secteur pourrait être fragilisé si les droits de douane augmentent sur les composants clés.
Textile et habillement
Le secteur textile, historiquement fort, a exporté environ 2,68 milliards de dollars vers les États-Unis en 2023. La surtaxe pourrait peser sur la compétitivité turque face à d’autres fournisseurs asiatiques.
Produits métallurgiques
Bien que l’acier et l’aluminium turcs soient déjà soumis à des droits spécifiques, d’autres segments de la métallurgie pourraient être inclus dans cette nouvelle vague tarifaire.
Agroalimentaire
Les fruits secs, huiles, épices ou encore conserves sont également dans la ligne de mire, dans un contexte où les exportations agroalimentaires turques ont atteint 31,1 milliards de dollars en 2023 (+3,5 %).
Quelles conséquences pour l’économie turque ?
Selon le président Erdoğan,
“la Turquie ne s’attend pas à une situation négative”
insistant sur le fait que la surtaxe de 10 % reste inférieure aux 20 à 125 % imposés à d’autres pays. Le vice-président Cevdet Yılmaz estime même que la Turquie pourrait tirer profit de sa position de partenaire alternatif dans les chaînes d’approvisionnement internationales, notamment si la Chine et l’UE sont davantage taxées.
Pour autant, les acteurs exportateurs turcs restent vigilants, en particulier dans les secteurs à haute intensité de main-d’œuvre. Une perte de compétitivité ou une baisse des volumes exportés vers les États-Unis pourrait fragiliser certaines entreprises, alors que la balance commerciale reste déjà tendue.
Négociations en cours avec Washington
Le ministre turc du Commerce, Ömer Bolat, a déclaré vouloir entamer un dialogue avec les autorités américaines afin de lever ou atténuer cette surtaxe. Il rappelle que les États-Unis affichaient en 2024 un excédent commercial de 2,4 milliards de dollars vis-à-vis de la Turquie.
“Il est dans l’intérêt des deux parties d’éviter une escalade commerciale”, a-t-il affirmé.
Recevez chaque jour l’actualité francophone en Turquie, ici
Suivez lepetitjournal.com/Istanbul sur Facebook, Instagram et X
Sur le même sujet
L'annuaire 
L'agenda 
